Interview de Christophe Nicolas
Deuxième épisode de la série "Les Voix de la FM" avec Christophe Nicolas, animateur de l'émission Le Grand Morning sur RTL 2, de 6h à 9h, du lundi au vendredi. Il reviens sur ses 30 ans de carrière radio.
Rédaction : Christophe Nicolas, Animateur de la matinal RTL2, merci d'avoir accepté notre invitation. Est-ce que vous pouvez vous présenter pour les lecteurs de notre site ?
Christophe Nicolas : Je m'appelle Christophe Nicolas. Je fais de la radio depuis un petit peu plus de 30 ans. Je suis passé par pas mal de stations, en commençant par Radio Monte-Carlo l'ancienne formule évidemment qui était à Monaco à l'époque, RMC Côte d'Azur, je suis passé 10 ans sur une station du Sud-Ouest qui s'appelle Sud Radio, une partie à Toulouse et l'autre parti de mon passage à Sud Radio à Paris. Ensuite j'ai passé 3 ans à RTL où j'ai animé une émission qui s'appelait Génération Laser au début des années 90, et 13 ans à Nostalgie pour animer, pour la première fois de ma carrière à partir de fin 1994 à un Morning « même si à l'époque on ne disait pas ça, on disait une matinale » où j'ai appris "les ficelles" du Morning, jusqu'à être débauché il y a 8 ans par RTL2 qui voulait remplacer Benjamin Castaldi qui était au Morning depuis 1 an mais qui apparemment ne s'y si plaisait pas trop. Et depuis, bha écoutez, ça continue bien, avec plusieurs partenaires
Rédaction : Comment c'est passé la relève de Benjamin Castaldi. Comment avez-vous réagis quand on vous a dit "vous allez animer le Grand Morning RTL2" ?
Christophe Nicolas : Bha j'étais content parce que bon, il était depuis pas mal d'année, depuis 13 ans à Nostalgie. J'avais connu à Nostalgie "ancienne formule", c'est à dire dans le 15° arrondissement, dans des petits locaux, c'était très familial. J'ai vécu le rachat évidemment, par le groupe NRJ en 1998 tout à changer, on a déménagé dans le 16° avec Chérie FM, Rire et Chanson et NRJ. J'ai vécu tout ça, j'y étais très bien c'est vrai avec des gens plutôt sympas. Il y avait Jean-Marc Wagner qui était mon patron Américain, Stéphane Bosc qui à l’époque était le directeur d'antenne. Il est maintenant devenue celui de RFM. Et puis en 2007, j'ai eu un coup de fil de Jean-Philippe Denac qui était le patron des programmes de RTL2, qui m'avait entendu faire l'interview de Michel Sardou pour Nostalgie, ce qui n'a évidemment rien à voir avec le format RTL2, mais pourquoi je ne sais pas, ça lui à plus la voix, le ton et comme Benjamin Castaldi ne voulait pas continuer, il s’est dit, tant pis si c'est pas un type, si je puis dire connu de la télé, il faut un pro du Morning, et comme on n'avait atteint vraiment de très très bon score à Nostalgie, ils ont décidé de me faire venir et j'ai dit oui en 2007.
Rédaction : Le Grand Morning de RTL2 qui fonctionne très bien, ça vous plais toujours autant de vous lever tôt, et quel est votre rythme de matinalier ?
Christophe Nicolas : De me lever tôt, pour être honnête avec vous, ça me plais oui... Ce qu'il me plaît c'est d'aller au boulot. Maintenant quand on travaille seul entre 4h15 et 4h30, si je pouvais me donner un coup de pieds tous les matins je le ferais, je vais vous dire quand même que ça arrive parfois. Mais très honnêtement aussi, je suis content, malgré toutes ces années passées à me lever, à aller faire ce job, parce que simplement c'était un rêve de gosse et que j'ai la chance à mon age de le réaliser encore même en me lever tôt. Et puis je me dis qu'après tout, se lever tôt ça permet d'avoir les infos avant tout le monde, et puis d'être un peu près frais le matin, arriver une heure à la radio et d'avoir une équipe qui est prête à rigoler.
Rédaction : Quel est une journée type ? A quelle heure vous vous levez ? A quelle heure vous vous couchez ?
Christophe Nicolas : A ben je vais vous le dire très précisément, parce que je suis vraiment organisé comme un coucou suisse depuis le temps. Je me lève à 4h30 à peu près, j'essaye un peu avant mais je n'y arrive pas. Pendant 3/4 d'heure depuis chez moi, je consulte les infos qui peuvent nous servir, comme vous le savez évidemment, RTL2 n'est pas une chaîne d'info, on cherche des humeurs, des petites infos, des petits focus presse, etc... sur les applis que je peux avoir, sur la presse en ligne. On commence à s'envoyer des mails avec le collaborateur à la radio Rémi qui est producteur, Jules qui est notre assistant, qui eux sont à la radio à partir de 4h45. On décide un peu de ce qu'on va faire. Je me mets en route, je bois mon café. J'arrive à la radio vers 5h40. Là on fait le point complet de ce qu'on va faire, même si ça peut bouger au fil de l'émission, selon de quelle humeur on est, de quels sujets on va traiter. On discute avec la journaliste Fabienne Tercaefs pour ne pas reprendre exactement, et à la même heure, les petits sujets infos qu'elle pourrait avoir envie de traiter elle aussi. Et puis c'est parti, à partir de 6h, la bonne humeur en générale, enfin l'humeur en tout cas est au rendez-vous et c'est parti pour 3h où on essaye de réveiller chaque jour le maximum de monde. Ensuite à 9h évidement on arrête, on débrief avec l'équipe de ce qu'il s’est passé, on commence à parler de ce qu'il va passer le lendemain, c'est à dire que au cas où il n'y a pas d'info qui nous fasse marrer au réveil, ou nous intéresser, on prépare quand même des focus presse que nous écrivons, Stephanie Renouvin ma complice, Jules Roy mon assistant et moi, on prépare l'éphéméride comme tous les animateurs à la radio, voir si il y a des recettes, des anniversaires, même si on a un peu limité ça, on regarde un peu des "anniversaires pop-rock", vers 11h on a souvent des réunions. En général je quitte la radio vers 11h30, 11h45. Là il me faut ma pause, je rentre chez moi je déjeune devant une ou deux émissions de télévision, une sieste d'une heure trente, c'est très rare que je retourne à la radio, sauf si on a une interview à réaliser. Et puis ensuite je me mets sur mes mails, je regarde un peu, on continue un peu la préparation pour le lendemain et puis "je vis" quoi, je fais autre chose. Et le soir je me couche à 23h.
Rédaction : Ah 23 ! Vous avez quand même bien le temps de regarder la météo d'Evelyne Dhéliat et de regarder le film qui va après.
Christophe Nicolas : Oui, oui, c'est pas trop ce programme là, mais c'est que j'essaye de regarder un peu, ou c'est-à-vous, le petit journal, enfin des choses comme ça pour essayer d'attraper deux, trois petites choses qui pourrait me servir dans l'émission, et puis oui c'est rarement après 23h.
Rédaction : Le rythme de la matinale c'est la musique, parce que RTL2 est principalement musicale, c'est des chroniques, c'est des flashs infos ?
Christophe Nicolas : Voilà exactement. C'est 3h d'abord, le principal attrait pour une station comme la nôtre c'est comme vous le savez c'est évidement la musique, les gens viennent pour le fameux sons pop-rock, ensuite je pense que ce qui est important c'est ce qu'on appelle l'humeur, la nôtre, essayer de ne jamais lassant, de donner des bonnes raisons à nos auditeurs de rester à l'écoute le plus longtemps possible, les petites rubriques sont souvent des prétexte à humeur justement, on a des jeux aussi, on en a trois : Braquer la banque à 7h50 et 8h50, et à 6h50 on la tête dans le quizz, un petit quizz rigolo durant lequel on réveil les gens pour voir si ils ont justement jeu de mot la tête dans le quizz. Et puis on essaye d’être de bonne humeur, d’avoir l’esprit en éveil et puis de transmettre aux gens qui nous font l’amitié de nous rejoindre soit sur nos ondes, soit sur rt2.fr
Rédaction : Voilà pour qu’ils aient la bonne humeur avant d'aller au travail.
Christophe Nicolas : Bha oui il y a beaucoup d'écoute voiture à cette heure-là vous savez. Et puis comme on sait, à travers les études qui sont réalisées, les gens qui nous écoutent, on à peu près 35-40 ans, ils ont souvent des enfants qu'ils emmènent à l'école, donc évidement on ne peut pas avoir un langage comme sur des radios plus jeunes, on peut-être malicieux, s'amuser un peu mais on évite les vulgarités pour ne pas embêter les parents qui amènent les gamins à l'école, pour ne pas les mettre mal a l’aise quoi.
Rédaction : Vous avez eu plusieurs duos, plusieurs co-animatrice, dont Alessandra Sublet, vous avez eu Louise Ekland, vous également eu Agathe Lecaron et maintenant vous êtes avec Stéphanie Renouvin.
Christophe Nicolas : Louise Ekland pendant une saison, elle est partie après, elle m’a abandonné pour la télé. Agathe c’était pendant 5 ans, un excellent duo d’ailleurs on est resté très amis mais je suis toujours très complice avec les autres. Pour vous dire une anecdote, hier soir j’ai reçu une petit texto de Louise qui me dit « salut MC », elle m’appelait toujours MC, elle ne sait pas pourquoi, mais bon parce que j’étais un peu le master cérémonie « je pense à toi, je suis en train de manger une raclette », hein vous voyez l’image que j’ai. Puis actuellement c’est la deuxième saison avec Stéphanie Renouvin qui viens de D8 et de Canal Plus, et qui est avec moi maintenant tous les matins. Ca se passe plutôt, je l’espère en tout cas pour les auditeurs. Pour moi ça se passe bien. Et puis j’ai
Rédaction : Ce n’est pas facile de choisir mais quel a été le duo que vous avez préférez ?
Christophe Nicolas : Je ne serais pas méchant mais honnête. Quand je suis arrivé à RTL 2, Alessandra Sublet avait été engagé avant moi donc je n’ai pas eu le choix. Ce n’est pas méchant mais c’est vrai qu’on ne s’est pas particulièrement bien entendu. Soyons honnête. Ensuite elle a choisi de partir, c’est comme ça. J’ai fait également, des duos avec une jeune femme qui s’appelle Alexandra Kazan, il faut quand même lui rendre hommage si je puis dire mais elle n’est pas morte, c’était de très bon moment il y a quelque années, c’était quand Alessandra Sublet était en vacances. Ensuite Agathe Lecaron, on s’est trouvé, humour, second degré. On c’est vraiment trouvé, on se voit encore très souvent maintenant même si elle ne fait ne fait plus de radio. On est vraiment resté très très amis. Donc je suis obligé de dire par honnêteté que je suis resté très attaché à Agathe et a cette époque-là et que c’est difficile de la remplacer. Ensuite on a changé avec Louise pour avoir un petit accent un peu chantant. Est-ce que ça à plus ? Ca a plus à certaines personnes, a d’autres, non parce que c’est vrai que l’accent anglais au réveil ça peut être sympathique deux jours mais peut-être pas tout le temps. Mais en tout cas l’émission marchait très bien et on s’entendait et on s’entend toujours très bien. Et puis Stéphanie c’est autre chose, c’est vraiment la culture. Moi je suis vraiment « animateur », elle est journaliste de formation donc il a fallu qu’on s’adapte, qu’on fasse un petit travail pour lui dire on n’est pas en train de délivrer des infos de CNN, on fait de l’humeur. Et puis maintenant ça va, la deuxième saison se passe bien, on s’entend bien. Mais celle que je préfère, celle avec qui j’ai passé le plus de temps et avec laquelle j’ai le plus d’atomes crochus c’est Agathe Lecaron, ça c’est sure. Soyons francs.
Rédaction : Pour finir, comment vous définissez la radio ?
Christophe Nicolas : Pour paraphraser Jeanne Moreau « La radio c’est la vie » mais bon c’est un peu con. Moi je pense qu’elle fait partie pour l’instant encore de la vie quotidienne des français, tout particulièrement le matin. Et je vais prêcher un peu pour ma paroisse, c’est quand même le premier compagnon du réveil des français, ça a été prouvé, même si la télé a pris quelque part de marché avec les émissions dès le matin. Et puis pour prêcher encore un peu pour notre paroisse, c’est vrai que nous sommes quand même les premières voix que les gens entendent dès le réveil, sous la douche ou en train de prendre leur petit déjeuner donc je pense que c’est vraiment un compagnon. Je pense que le matin, qu’on l’écoute ou pas, on l’entend et je pense avec un peu de prétention qu’elle peut décider de l’humeur de nos auditeurs pour le reste de la journée.
Rédaction : Très bien, merci beaucoup Christophe Nicolas.
Christophe Nicolas : Je vous en prie et sachez que Stéphanie Renouvin va animer du lundi 28 mars au vendredi 1er avril, sur la chaine Comédie, La Grosse Emission pendant une semaine, les animateurs alternes.
Rédaction : C’était un réel plaisir de vous avoir.
Christophe Nicolas : Bah moi aussi, à bientôt, merci.